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2015-2016 : Mondes arabes

Près de 400 peintres français se rendent au Maroc durant la période coloniale ; ce nombre important indique que ces déplacements ne peuvent être envisagés du seul point de vue des motivations personnelles des artistes et que d’autres raisons, plus générales, les suscitent.

Dans un premier temps, nous verrons que le Maroc, à la veille du protectorat, revêt un puissant attrait exotique aux yeux des artistes en raison de son caractère soi-disant « mystérieux » et immuable depuis des siècles ; aussi, sont-ils nombreux à souhaiter s’y rendre dès le début de sa colonisation. Au-delà du goût pour l’exotisme, qu’ils partagent avec leurs prédécesseurs orientalistes du XIXe siècle, les peintres sont encouragés à voyager par certaines institutions publiques et privées. Des prix coloniaux sont mis en place pour financer leur séjour et des expositions dans des Salons spécialisés, ainsi que des commandes lors des expositions universelles et coloniales, leur assurent des achats.

Nous nous pencherons ensuite sur ces artistes afin d’en dresser une typologie et d’examiner les conditions matérielles de leur séjour marocain. Il est intéressant, en effet, de relier ces voyages à l’instauration du tourisme au Maroc, qui se fait à partir des années 1920. Les artistes, en plus de profiter de ces structures, jouent parfois un rôle actif dans cette mise en tourisme en réalisant des affiches pour des compagnies de transport ou pour des syndicats d’initiatives marocains. Il s’agira également d’analyser l’expérience artistique et humaine que retirent les peintres de ce voyage : quelles visions ont-ils du protectorat ?

Enfin, nous présenterons la vie artistique coloniale : le gouvernement met en place une initiative originale, les ateliers d’artistes, installés dans les principales villes marocaines, et mis gratuitement à disposition des peintres. Cette mesure est symptomatique de la politique du protectorat qui encourage les artistes, non pas à venir s’installer au Maroc, mais à y travailler provisoirement, avant de retourner en France. La grande majorité des institutions artistiques (musées, écoles des beaux-arts, associations, Salons) qui voient le jour à cette époque est donc le fait d’initiatives privées.

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