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2018-2019 : Les Femmes dans la mondialisation artistique

Cette séance est l’occasion exceptionnelle d’accueillir à Paris nos partenaires de l’université de Tokyo, grâce à la visite à Paris du Pr. Torahiko Terada, et au soutien du UTokyo Strategic Partnership Project of the University of Tokyo. Venez nombreux ! Nous entendrons plusieurs communications :

« La diversité figurative dans les catalogues japonais » – Pr. Torahiko TERADA (Université de Tokyo)

Selon Anne-Marie Christin (Histoire de l’écriture. De l’idéogramme au multimedia, 2012), la particularité de l’alphabet consiste à avoir « rompu les liens qui retenaient alors toutes les écritures à leur support comme à leu

r complément indispensable […] en se dégageant de l’espace visible et manipulable qui régissait l’écrit depuis toujours, celui-ci était devenu un instrument de classification quasi abstrait, et par conséquent d’autant plus fiable ». Ce faisan

t, toujours d’après Christin, « l’écriture trahit le visible tout en feignant de lui rendre hommage ». L’écriture est née, en effet, d’un « métissage » de deux modes de communication que toute société humaine employait depuis la période préhistorique : la parole et l’image. La première permet à la communauté de maintenir ses structures et son héritage, alors que la seconde, qui lui donne accès à un univers invisible appartenant aux dieux, garantit une co

mmunication entre les hommes et l’existence divine. Or, l’écriture japonaise, mélangeant quotidiennement  3 systèmes d’écriture – le caractère chinois qu’est l’idéogramme et les hiragana et katakana, deux syllabaires développées à partir de celui-là – voire 4 systèmes d’écriture – l’alphabet occidental, en plus –, n’influence-t-elle pas la fabrication du « catalogue » japonais, un espace par excellence mélangeant l’écriture et l’image ?  Cette communication est une réflexion sur la diversité figurative dans les catalogues japonais qui dévoile un heureux rapport entre le texte et l’image.

Professeur à l’Université de Tokyo (Graduate school of Arts and Sciences, Department of Interdisciplinary Cultural Studies, Comparative Literature and Culture Course), Torahiko TERADA est co-auteur de différentes publications (Texte et image, hommage à Anne-Marie Christin, Suiseisha, 2018, Paris, une des capitales du XIXe siècle, Chikurinsha, 2016, etc.) sur la question des rapports entre le texte et l’image.

 

Analyse statistique de la correspondance de Vincent van Gogh –Une mise en perspective du goût romantique de l’artiste. Miharu SHIBA (Université de Tokyo)

Vincent van Gogh, Le Jardin du poète, 1888. Huile sur toile, 73 cm x 92 cm Art Institute of Chicago

En lisant les nombreuses lettres laissées parVincent van Gogh(1853-1890), on s’aperçoit qu’il a approfondi sa pensée artistique, non seulement par la pratique mais aussi en assimilant des livres ou publications contemporaines nombreux. Les lettres de l’artiste citent 588 noms de peintres et 121 d’écrivains, allant des plus aux moins connus. Pour mettre en lumière le goût artistique de Van Gogh, il est donc utile d’analyser ces noms statistiquement. Le site web du musée van Gogh, « Vincent van Gogh The Letters », qui met les lettres du peintre à disposition de tous lettres, avec un bel appareil critique, permet d’appliquer une méthode statistique à la recherhce sur van Gogh.

Cette analyse indique des perspectives nouvelles concernant l’artiste. On remarque notamment que van Gogh mentionne beaucoup de noms d’écrivains romantiques comme Victor Hugo, Honoré de Balzac, ou Thomas Carlyle, ce qui est peu étudié par les recherches précédentes. En ce qui concerne les artistes cités par van Gogh dans sa correspondance, les romantiques ne sont pas si remarquables, mais on trouve cependant les noms d’Eugène Delacroix et Adolphe Monticelli. Van Gogh a souvent mentionné Jozef Israels, un artiste de l’école de la Haye, relativement romantique. Cette analyse statistique incite à reconsidérer le goût romantique chez van Gogh.

L’exposé prendra des exemples parmi les lettres et les tableaux de l’artiste –notamment le Portrait d’Eugène Boch, le Jardin du poète – mais aussi les publications et les catalogues d’art qui parus à l’époque de van Gogh. Partant du mot-clé « romantisme », nous découvrirons de nouveaux aspects qui renouvellent notre compréhension de van Gogh.

 

Salle de l’IHMC, 45 rue d’Ulm (escalier D, 3e étage), 13h30-15h30.

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